J’ai mis du temps à le pondre cet article, mais j’attendais que l’on déblaie les fientes de l’hémicycle avant de tondre les protagonistes à mon tour, parce que je dénonce pour l’un son imprudente impertinence, pour l’autre son outrecuidante suffisance en réponse.
Je ne vais au pire que répéter ce qui a déjà été rapporté mais il faut dire que par manque d’humour, Véronique Massonneau qui n’aurait pu être oiseau que le temps d’une intervention, voit sa réaction délivrée, mélangée, assaisonnée dans un bon bouillon de poulet! Ah, elle peut le remercier Philippe Le Ray, depuis qu’il a fait « cot, cot » elle a la cotte Madame la députée!
Et pauvre Monsieur Le Ray, je ne suis pas certaine que ce soit ce qu’il souhaitait : pour s’être un peu amusé, voilà qu’il a offert une jolie publicité à son amie la poule qu’il n’a finalement mangée qu’une fois, pour qu’on lui casse les œufs cent fois.
J’en entends déjà hurler que je ne défends pas assez les intérêts de ma « catégoriette ». Je l’admets… je ne suis pas une suffragette! Non pas que je sois égoïste, je pense simplement, à l’instar de Sacha Guitry, qu’une femme, une vraie femme, ne peut et ne doit être féministe parce qu’elle serait bêtement idéaliste mais plutôt faire preuve de réalisme et d’un esprit critique aussi avisé qu’aiguisé sans que le mot « sexisme » ne soit lâché avant qu’il n’ait été invité, sans qu’on ne crie au drame dès qu’une dame est concernée.
Bon d’accord, mimer la poule ce n’est pas insignifiant… mais faites un effort, imaginez que peut-être il chantait pour l’aider à pondre un projet, eh? Et puis c’est bien Monsieur Thiers qui clamait dans la même Assemblée, il y a exactement cent cinquante années, que s’il faut tout prendre au sérieux, rien n’est à prendre au tragique; alors aujourd’hui voyons… considérons que ce n’était jamais qu’un petit pique!
Toujours est-il que Monsieur Le Ray aurait dû lire Lao She, il aurait ainsi pu prédire que même les poules les plus dociles, quand elles sont attaquées se débattent. Quand court le renard, la poule a des ailes… Et suite à leur querelle, Madame la députée n’a pas hésité à les déployer pour éviter que l’on écrase ses œufs et réserver au goguenard malheureux le sort d’un cafard dans un lieu parfaitement nettoyé.
Tête baissée, comme une poule au petit bec qui picore grain à grain, elle s’est bien gardée de riposter, armée d’un certain vice et d’un soupçon de malice, faisant alors passer le chapon pour un fumier aux yeux de tous les français.
La poule a même fini par plumer le coq, puisque suite au choc, Monsieur s’est vu sucrer un quart de ses indemnités, prix de sa mauvaise plaisanterie. Pas la peine d’avaler un comprimé de cyanure, qu’on le rassure, il ne s’agit que d’une sanction provisoire, ses déboires n’entacheront a priori pas son futur! Mais le député, dépité, retiendra désormais ce merveilleux proverbe martiniquais : « celui qui mange des œufs, ne sait pas si la poule a mal au derrière ».
En tout cas, Claude Bartolone a sévi -c’est presque une première- et a ouvert la porte du grenier à orge à celle qu’avant l’on pensait pigeonne!
Reste à savoir si chassant la mauvaise poule, Philippe Le Ray n’a pas également laissé la sienne s’envoler.
On retiendra enfin qu’on ne peut mettre sans pagaille, toute cette volaille dans une même basse-cour, pour finir par rappeler, que ce sont ces personnes qui font le jour sur notre devenir, en débattant, amendant et votant les lois qu’il sera, de notre côté, de bon aloi de respecter! On est mal barrés!