Archives mensuelles : mai 2013

A maman

Maman, rien ne vaut ma douce Maman… Elle est tout autant une amie qu’un amour.

Bien sûr, c’est une maman comme les autres, mais voilà…c’est la mienne!

A ceci près que, mieux que les autres, elle est formidable!

C’est une montagne de compréhension, une cargaison de douceur, elle est d’une humilité admirable…

On dit qu’une maman c’est celle qui gronde et qui pardonne tout, c’est pourtant moi qui gronde et c’est quand même elle qui pardonne tout!

Elle lit en mon âme comme en elle-même et plus encore elle est liée à mon sommeil : quand je ne peux pas dormir, elle ne dort pas non plus, quand je souffre, elle souffre aussi, quand je ris, elle rit de plus belle, quand j’aime, elle aime aussi, sans me questionner, sans me juger, sans m’obliger.

Mais Maman, ai-je quelque chose à moi qui ne soit pas à toi?

Depuis le premier jour où elle a bordé mon lit, elle a laissé un parfum de conte de fée dans ma vie. C’est dans ses bras que j’ai appris la tendresse et j’étais si proche de la vérité quand j’affirmais avec aplomb « ma maman, c’est la plus belle du monde ».

Elle est celle sur qui j’ai toujours pu compter pour les choses qui importent le plus et son affection était/est si grande que j’ai travaillé, travaillé à m’en essouffler pour la justifier!

Elle mérite tous les honneurs et elle le sait bien : dès mon plus jeune âge, ne m’imposait-elle pas « une cuillère pour maman! »? D’ailleurs, les martiniquais ne sont-ils pas bien inspirés lorsqu’ils soutiennent « qu’une maman c’est un bon bol à couvercle »?

Quel gain de temps ma maman…une anticipation sur d’éventuelles expériences: « N’essaye pas d’être amoureuse de papa, j’ai déjà essayé ». C’est comme si depuis ma plus tendre enfance, elle me chantait du Georges Milton: « Le pot de Pétunias, c’est pour papa, les gros diamants, c’est pour maman; l’habit qui ne va pas, c’est pour papa, mais les beaux vêtements, c’est pour maman! »

Alors aujourd’hui je n’ai qu’une seule appréhension maman…Oh non! Pas de te voir vieillir, parce que, maman, tu es comme une rose, tu ne fanes jamais! C’est celle d’être incapable de faire aussi bien que toi, de ne pas savoir les protéger, les chouchouter, nettoyer leurs maux, les réjouir, les éduquer comme tu l’as si merveilleusement accompli avec moi.

On dit qu’un enfant reconnaît sa maman à son sourire… Alors si j’ai le même que le tien, comme on nous le dit souvent, pas de doute, ils m’aimeront comme je t’aime.

Et pour reprendre un verbe de mon ami Albert Cohen « Amours de nos mères, à nul autre pareil ».

Voilà maman, je t’aime maman, comme tu m’aimes, comme on s’aime et comme personne ne s’aime. Bonne fête maman!

Suite…
Voici qu’il est minuit et c’est alors l’anniversaire de la + douce lumière de mon univers, mon guide, mon repos, mon +grand amour, mon acolyte, mon enjouement, ma Maman…

Alors pour l’occasion -et même si je ne suis pas toujours d’accord avec le sens des poèmes du Roi Salomon- je vais citer un passage d’Eshet Hayil, puisqu’alors s’il s’agit de toi je veux bien que l’on colle à la femme l’obligation de la vertu car qui mieux que toi sait être valeureuse : פיה פתחה בחכמה ותורת חסד על לשונה Elle ouvre sa bouche toujours avec sagesse et sur sa langue est une torah de bonté…

Maman, toi qui me prête tant de qualités en mon absence et tant d’encouragements même à distance, sache que tout ce que je suis de bien c’est grâce à tout ce que tu es et dont tu me fais profiter chaque jour, minimum quatre fois par jour ,).

Oui, s’il y a une qualité dont je veux bien me vanter c’est d’aimer sans compter et avec sincérité, à ton image! Et même si parfois il saigne, je suis heureuse que mon cœur soit entier et s’il l’est c’est uniquement grâce à toi, toi et ton immense générosité, toi et tes charmants excès, toi et tout ce que tu nous as toujours donné.

Je t’aime! Joyeux anniversaire

Faites du travail !

Le mois de mai c’est le mois de l’oisiveté et du farniente: autant d’inaction qu’il y a de ponts, mais qu’est-ce que c’est bon!

C’est le mois au cours duquel on réalise que la vie fleurit… Oui, les fleurs sans le labeur c’est meilleur, surtout quand l’entreprise n’a aucune emprise sur ces moments de bonheur!

J’en entends certains, en fantastiques comédiens, les héritiers du premier de la classe qui t’agaçait tant, qui suggèrent d’assurer une permanence volontaire… Oh joie des sociétés! Oserais-je leur rappeler que corvées des jours fériés ne rapportent pas à manger? Si ça peut leur plaire… Mais ils ont raison, le travail c’est la santé, non? Oui, enfin, comme disait Henri Salvador, homme en or et 90 de score, ne rien faire, pour la conserver, c’est mieux encore…

Le travail c’est donc une générosité, envers une entreprise qui étouffe ta créativité. Le travail pense pour nous et nous met à genoux. Le travail est un diamant, le travail des autres évidemment!

C’est vrai, je suis remontée et le travail a quand même quelques jolis attraits: il est l’animateur de chaque matinée, il est le rêve de nouveaux projets, parfois même leur réalité, l’occasion de s’apprendre et parfois de se comprendre, un peu plus rarement de s’apprécier. Il est le seul capital que l’on n’ait pas volé. Il est outil de progrès, de respect. Opiniâtre, obstiné ou acharné, il vient à bout de toutes les difficultés, comme assertait Madame de Sévigné.

Mais malgré toutes ses jolies qualités, ta boîte peut te mettre en boîte… Elle peut être supplice, sacrifice ou tout bonnement destructrice, elle peut t’être harcelante et déshumanisante.

Je vais vous raconter l’histoire d’une amie, identité gardée -récit qui de toute façon fait partie sans hésitation des mémoires de chacune de mes amies, aussi bien dans leur peau que dans leur cerveau et, pardonnez mon style affranchi, aussi bien dans leur lit que dans leur esprit-.

Voilà que mon amie, au CV aussi brillant que son sourire vaillant, pour l’heure carburant dans le moteur, se fait embauchée avec les éloges du dirigeant dans une société éminemment reconnue dans sa spécialité. La jeune demoiselle sort à peine de l’Université; sans surprise, il va donc falloir la former au métier, ce à quoi l’entreprise s’engage en échange d’un bout de salaire gardé en gage. La demoiselle est pleine d’ambition, à tel point qu’elle perçoit ses nouvelles conditions comme une chance de perfection. La demoiselle est entière, elle apporte son cœur à l’affaire et attend les instructions. Malheureusement, très rapidement, mais vraiment rapidement, c’est la désillusion!

Voilà, à peine arrivée, la jeune femme du bureau d’à côté, forte de son expérience et assurément avec bienveillance, s’en vient la trouver et la conseiller: « Ma belle, tu sais ici, c’est un monde de requin, feins le parfait dévouement et même l’épuisement, feins la surcharge et même le surmenage ». Voilà sur quel air, elle commençait sa carrière! Exagération? Non, expérimentation et elle en eut la confirmation. Quelques jours plus tard, un soir, après quelques dix heures de sueur -parce qu’au début elle donnait de sa vigueur- elle quitta le bureau, regard aimable, sourire affable. Ah le lendemain… Le lendemain, sa formatrice aux aguets, se tenait là, à son poste qu’elle occupait, nerveuse comme si une guêpe l’avait piquée, pour lui enseigner: « je te signale que tout le monde a compris que si tu nous quittais dynamique et enjouée c’est que tu n’avais pas suffisamment travaillé, tu attendras d’être dehors pour laisser s’exprimer ton corps » Ah oui bien sûr, parce qu’il faut partir minée et démontée pour recevoir les lauriers, est-ce une blague? Et pourquoi au juste ne pas rentrer chez soi, satisfaits et assurés de ses capacités à produire quelque chose de robuste? Pourquoi souffrir en exécutant au lieu de prendre du plaisir en exerçant? La fonction a toujours l’air facile quand l’action est un délice. Parce que faire de ton boulot ton bourreau le valoriserait ou le sur-qualifierait? Le mérite est-il une gourmandise dans l’entreprise?! Voilà sur quelle assise on commence sa vie active…

Premier principe, pour s’accomplir, pour réussir, il faut aimer ce que l’on fait. Mais à l’image de ce qui est arrivé à celle qui tentait d’apprendre son métier à la jeune détrompée, comment l’aimer quand l’ambiance de travail nous mitraille?

Et s’il n’y avait eu que ça…

L’entreprise n’est autre qu’un regroupement de personnes humaines que les problèmes enchaînent ou avec qui la vie est parfois vilaine. Son éducatrice n’échappait pas à la matrice… Quelques kilos en trop, un mari au chômage, des enfants sur le dos, vieille avant l’âge et si peu de remerciements pour un ouvrage sincèrement conséquent. Si le travail ne paie pas, peut-être que le crime lui paiera… Comment ne pas être tentée de se venger sur le suivant? Et alors former consiste à compliquer les missions de son protégé et puis « qui a fait le travail?, celui qui l’a corrigé et donc achevé, pas toi petite insubordonnée! » La jeune demoiselle ressentait les émotions de cette femme-désordre et évoluait sous ses ordres avec autant de démotivation que de compassion. Ca fait mal, parce que la jalousie est un drame, elle ronge jusqu’à l’âme de celui qui l’a dans le cœur pour atteindre celui de celle qui en est le cœur. Elle est une blessure de l’amour-propre en demi-sommeil, qui se réveille à chaque coup dur, à chaque rencontre qui la lui rappelle.

Certes…mais bien conseillée… la demoiselle entendit qu’elle se faisait harcelée…sur tous les sujets. Même l’heure du déjeuner n’aurait pas dû être chômée à l’écouter! Sait-elle qu’un éléphant de travail enfante une souris? A-t-elle conscience que forcer les instants de paresse, ne pas donner de caresses est contre-productivité? Qui peut affirmer sans ménagement que sa capacité de concentration ne subit pas de variation, qu’il est efficace du lundi au vendredi de 8h à 18h ou de 9h à 20h? N’est-ce pas plus intelligent de considérer son temps?

Il était donc temps de réclamer l’élite… Mais l’entreprise est loin d’être un espace démocratique, elle est plutôt inique et le titre ne fait pas l’arbitre… Le dirigeant est un seigneur qui aime générer peur et asservissement… situation féodale autant que bancale! Car bien diriger « c’est être capable de montrer à des employés ordinaires comment faire le travail des employés plus haut placés », nous apprenait Rockefeller et il avait du flaire.  N’ayant pas la volonté de rester un mouton de panurge, tant pis si elle s’insurge, elle ne pouvait être considérée. La rentabilité de l’éducateur est actuelle, celle de la demoiselle n’est qu’éventuelle. On ne peut qu’approuver le raisonnement. Misé sur le mauvais cheval Maître, parce qu’à peine la jeune fille avait déserté, que la formatrice a déposé sa lettre (de démission) et quitté l’animal!

Bien alors, est-ce que l’entreprise déshumanise, désensibilise ou déshonore toujours? Pas toujours, il est des chefs d’entreprise qui ont compris qu’en traitant les gens comme des hommes, on obtient un travail d’hommes. Et quoiqu’il arrive, souvenez-vous qu’un jugement négatif vaut mieux encore que des flatteries,  pourvu qu’il respire la jalousie!