Archives mensuelles : septembre 2013

Je rêvais d’être une actrice

Je rêvais d’être une actrice, une de celles qui sont éternellement belles, de celles qui sont immortelles, celles dont on accepte les caprices… Oui j’en rêvais, mais une fois le compte fait, j’ai vite été désenchantée!

Jeudi dernier, je rejoignais pour le café, dans un restaurant branché à la parisienne, un ami qui achevait un diner, escorté par une beauté, la quarantaine entamée, sans pour autant qu’on ne l’y ait accompagnée. Abrégeant l’élégance un peu plus qu’il ne le faut, elle repoussait ses chances… pourtant en pleine quintessence.

Comme ces femmes un peu désemparées qui se livrent trop, trop tôt, avec empressement mais sans cupidité, juste avec ingénuité, espérant rentrer rassurée, elle se mit à se raconter. En substance, cantonnée à des rôles d’une légère importance dans quelques séries télévisées, cette femme que la moitié du pays ignorait -la moitié qu’elle guignait- cette femme l’avait en travers! Elle qui à ses débuts souhaitait figurer parmi les demoiselles en vue -celles que l’on appelle « les grandes dames du septième art »- était devenue la prisonnière de ses premières apparitions, loin du cinéma qui la boudait et le moment de la désillusion était arrivé : il était déjà trop tard…

Elle se mit donc à faire le récit de sa vie. Une vie? Un calvaire… Autant de castings foirés que de brushings sans effet, puis un lifting sans utilité, des matchs au cours desquels on l’aura poussée jusqu’à ce qu’elle déclare forfait. Enfin, comme une pro du catch, toute une existence sur un ring, tout ça pour un espoir : la gloire… en vain…alors sa simple subsistance, et encore… jusqu’à ce que l’ivresse, non plutôt la détresse la presse d’ôter son string… tout ça… pour rien!

Femme regardée, femme désirée? Mais au prix de quelle liberté? Cette femme qui rêvait d’être convoitise était devenue marchandise, enchaînée à son image, et pour ceux qui l’adulaient elle n’était jamais plus qu’un mirage… A mesure des années, son mariage, dernier bastion de sa vertu, de ce qui lui restait de pur, avait cédé face à la sévérité des orages qui avaient grondé au-dessus de son aura étouffée. Et la voilà esseulée à se dévisager dans la glace, finissant par y mirer un histrion plus qu’une fille épanouie et en pleine consécration.

Et ce n’est pas fini! La beauté qui clamait sans modestie qu’on lui avait préféré Alice Taglioni, jouant les pudibondes tout en se hissant à son égal en la qualifiant de « rivale », affirmait qu’elle n’échappait pas pour autant aux commérages d’usage : finalement « la blonde est banale! » médisait-elle. En réalité, vous l’avez deviné, c’est bien l’indifférence qui lui était fatale.

Une comédienne peut habiter mille corps, s’émanciper au milieu de mille décors au cours de son existence et oublier la sienne jusqu’à sa propre naissance! A défaut qu’elle ne s’appartienne, elle est l’objet d’un metteur en scène, la propriété du public qui la rassérène, l’apanage de ses personnages. Elle se contemple de l’extérieur jusqu’à ce que sonne son heure! Oui, le hic c’est que dans ce cas, à l’instant où elle tirera sa révérence… elle passera soudainement de l’abondance à la déchéance, de l’effervescence à la déliquescence puis… doucement… va s’ensevelir jusqu’à en périr.

Et si Ethel Barrymore n’avait pas eu tort? Pour réussir, il eut fallu qu’elle ait « le visage de Vénus, le cerveau de Minerve, la silhouette de Junon et la peau d’un rhinocéros »… ce n’était pas gagné! Et ce n’est pas pour m’exprimer avec une certaine verve que je vise en particulier le cerveau de Minerve…

Alors mes rêves, s’il vous plait, prenez la relève, emmenez-moi sur les planches, sans jeu de hanches, ma prose pour servir des causes bien fondées, mon éphémère renommée pour tenir mon porte-voix, car nos rêves, ceux qui nous portent sans trêve, voilà ce en quoi je crois.

 

Syrie : «je vais te montrer de quel bois je me chauffe!»

Voilà le sens des termes que les différents chefs d’Etat caressent prudemment mais récurremment depuis les évènements dont il est question : certains sont fermes, d’autres en proie à l’indétermination. Notre cher président, dans la dépendance de sa maladresse sans vacances, exécute la danse des oscillations, des va-et-vient : une prouesse puisqu’il ne perd pas l’équilibre… Enfin…

On est libre de se positionner comme bon nous semble quant à l’opportunité d’une intervention armée. A mon sens, c’est même très difficile de trancher une affaire aussi sensible que celle-ci tant elle promet d’abord d’être lourde de conséquences pour le Moyen-Orient -mais aussi, cette fois-ci, pour l’Occident- et encore parce qu’évidemment, en ce qui concerne la politique étrangère, nous sommes bien certainement informés de travers. Il n’y a qu’à écouter France Inter. Voilà que ce matin, les masques tombent (sans jeux de mots), l’utilisation de l’arme chimique est soudainement imputée aux rebelles par un enseignant flamand jusqu’alors retenu en captivité : l’allégation d’affectation de l’emploi de la bombe au régime syrien, fut-il tyrannique et responsable de nombreux moments d’effroi, part à la poubelle. Mais qui est le coupable, c’est rien! A la bonne heure…

Alors quel est le véritable enjeu? L’idéologie? Non, mieux, la philanthropie? Allons bon…

Il paraît logique qu’il s’agisse de la détention de l’engin chimique et la supputation de possession d’un argument biologique, bien sûr, c’est  fort ça, on aime, ça choque l’opinion publique. Pourtant, historiquement, idem au Kossovo ou en Irak dans les années quatre-vingt, même arme, même drame, mais moitié moins de vacarme! Que l’on m’explique!

Info’ du 05/09/13 : le président iranien Hassan Rohani a officiellement chargé, jeudi dernier, son ministère des Affaires étrangères, dirigé par Mohammad Javad Zarif, de représenter l’Iran dans les négociations sur la question du nucléaire. Jusqu’à présent, celles-ci étaient menées par le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, Saïd Jalili. Voilà une première piste.

Info’ du 06/09/13 : la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, qui mène les discussions sur le nucléaire iranien au nom des grandes puissances en liste, rencontrera le nouveau ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, fraichement chargé du dossier subversif, à New York et en marge du protocole (entendez l’Assemblée générales des Nations-Unies) a indiqué son porte-parole. Que c’est instructif…

L’Iran, l’ennemi le plus préoccupant du moment, serait donc, non pas l’objectif mais peut-être le désinhibitif, au moins l’adjectif qui se conjugue à tous les temps. Si je dis pétrole, je me ramasse une casserole? Ne me condamnez pas, je reste farouchement opposée à l’ayatollah Ali Khamenei, Guide Suprême du peuple de ladite contrée qui ose parler de « prétexte » dans un tel contexte.

Bon, alors continuons… « Nous ne pouvons agir que si nous sommes ensemble plutôt que d’agir dans notre propre intérêt »; voici les propos employés à Genève par l’ancien président russe Mikhaïl Gorbatchev qui, interrogé par Ulysse Gosset, éditorialiste international de BFMTV, ce mardi aux Nations Unies, à l’occasion du vingtième anniversaire de la création de Green Cross qu’il avait fondé, prônait alors la concertation, la négociation puis la transaction plutôt que l’action par la force.

Quant à la culpabilité présumée de Bachar al-Assad, l’ancien maître d’œuvre de la Perestroïka se montra très prudent, se prêtant à une lapalissade. « Nous devons savoir qui utilise des armes chimiques, ce n’est pas facile. Ceux qui ont donné l’ordre ne doivent pas rester impunis, mais je ne pense pas que l’ordre ait été donné par Assad. Peut-être faut-il chercher autour de lui… Les parlements doivent penser avant tout à l’intérêt du peuple syrien ». Qui a avalé la couleuvre? On l’a bien compris… Le veto de la Russie n’est en rien un geste d’indulgence ni d’élégance. Il est commandé par des considérations commerciales et donc banales! Des bruits de couloirs ont annoncé aux environs de sept milliards de dollars d’armes en livraison, de convention entre « Fripon » et « Niafron », si je puis m’en amuser, entre ces deux grands amis de la Démocratie (soyez rassurés, c’est de l’ironie); et tout cela à échoir en 2018… Oulala, la fuite!

Sept milliards… On a dépassé de beaucoup les onze millions d’Euros qu’a eus à réunir Nicolas Sarkozy, dont on nous a rabâché les oreilles, qui a tant peiné à les trouver et en avait perdu le sommeil… Hahaha, je me marre. Un beau coup et notre ancien président, comme n’importe lequel de ses prédécesseurs et de ses successeurs, un beau coup et c’est autant que celui-ci planquait sous sa veste et tout ça en espèce! Mais c’est vrai, quel lourd fardeau que de couvrir ces sommes à sortir par des cadeaux de généreux donateurs, bienfaiteurs de l’humanité ou au moins de l’UMP. Je m’égare. Reprenons…

La Russie ne respecte donc pas l’embargo souhaité par les Etats-Unis et pour cause…

De son côté, Barack Obama, en bon « pater familias », ose une dialectique à la fois cocasse et pleine d’audace. Son argument principal : la morale. Qui ne s’accorderait pas avec ses idées, qui ne serait pas charmé par son œil inquiet et son rejet de la passivité? Mais si ce n’était pas vrai? J’entends…si son dessein inavoué était finalement de continuer à contrôler le monde? Qui ne sait pas que dans moins de trente années, les Etats-Unis à qui la Chine et/ou la Russie n’offriront plus qu’une position seconde, perdra de son poids tant didactique que politique. Alors, est-ce un Président différent ou seulement un stratège intelligent?

Au milieu de cette guerre d’images et de ce triste paysage, de cette pagaille médiatique et de cette désinformation ou au moins mal-information hémorragique, je pense que toutes les déclarations, toutes les prises de position ont du bon et du mauvais, du vrai et du moins vrai. Mais en ce triste anniversaire (nous sommes le 11 septembre 2013) il me semblait important de m’attarder, de nous attarder sur une question si centrale de politique étrangère, bien plus fondamentale pour notre avenir que les tergiversations de notre tout petit Empire. Il nous faut bien réfléchir! Quand je dis nous c’est l’Univers, l’humanité toute entière. Sachant que ledit contrôle international des armements est tout autant un projet irréalisable qu’une hypocrisie palpable, il faut que chacun voit que nous sommes à l’aube d’une décision profonde : pour l’Occident, pour le Moyen-Orient, pour nous français, pour Obama et le Congrès, pour Israël autant que pour lesdits rebelles, pour l’Egypte, le Liban et l’Iran et bien sûr pour la Syrie. Citoyen du monde, là tu dois faire du bruit, parce que où que tu sois, écoute, ça gronde!