Ah bon? On a trouvé une épreuve qui t’afflige, qui te fige au moins un peu? Mais non, sois courageux, ce n’est pas douloureux, ce n’est que ton imagination, une fausse information qui abreuve ton cerveau en quête de repos.
Relève-toi, l’oisiveté c’est pêché! Cesse donc d’être ta propre punition! Voilà la preuve que tu n’es pas exempt de bénédictions, profites-en, corrige-toi!
Dors, il est tard! Un cauchemar? Encore? Tu ne t’accordes jamais de trêve toi, ce n’est pas possible! J’entends que c’est pénible, je te promets, mais tu ne vas pas rester dressé, les yeux grands ouverts, appuyé contre le sommier, demain matin tu vas te réveiller tout vert! Attends, j’ai une idée : et si lors du prochain voyage en enfer, tu accrochais une corde à un rêve afin de t’extraire de cet engrenage?
Etre prévoyant, ça peut-être salutaire!
L’indifférence, une offense? Tu plaisantes quelle chance! Souffre en silence! A quoi cela te sert que les autres te mentent? Qui saurait porter tes tourments? Autrui s’apprend! Tu as le temps…
Il semblerait que tu aies guéri bien vingt ans avant que quelqu’un n’ait sincèrement compati! Vingt années; elles sont passées comme une fusée! Tiens, on est en été!
Définitivement, shut! Il faut te taire, reste ton seul propriétaire!
Euh, tu peux respirer quand même, il ne s’agit pas d’être mutique! Ils vont encore penser que c’est une tactique volontairement érotique.
Inspire, expire, sois sémillant, tonique! Parfait!
C’est dingue ce qu’endurer te confère un air intelligent!
Tu craignais que le monde ne continue à t’ignorer, combien davantage tu aurais dû t’armer contre le succès, cette longue étendue sur laquelle tu ne rencontres qu’envies et fourberies!
Maintenant que tu as compris, qu’il va te faire bon de ne plus avaler que quelconque forme d’admiration qui encense puisse trouver un prolongement affectif et son intérêt conforme en sus!
En somme, voici une leçon qui t’a rendu plus vif, qu’en penses-tu?
Quel seuil tu évoques? On s’en moque! Là c’est ton orgueil qui te provoque! Nourrirais-tu une gloriole aigüe? Ils ne t’ont pas attendu pour se servir! il faut dire que tu leur en proposes des singeries! Combien tu as passé de couches de vernis sur ta figure? Allez, balance une couverture de vitriole sur toutes tes peintures, si tu oses? Lâche le briquet, veux-tu!
Tu n’avais qu’à pas aller à contre-courant de ce qui leur semble évident, non mais!
Tu es vraiment persuadé que tu es en mesure de gouverner tes passions, tes pulsions? Arrête! Laisse aux autres l’enthousiasme de cette aberration! Nul ne peut s’ériger Maître du hasard!
Que les fantasmes sont féconds quand on est con!
Les veinards… C’est si doux le néant!
Ton coeur mon grand -lui- ne peut sursoir à la création de tant de malheurs à partir… à partir de quoi déjà? Ah oui de l’inexistant…
Elle est belle non? Elle est merveilleusement belle? Elle est tellement belle en dedans!
Pourquoi tu te forces à ne pas la regarder? Ah, tu risquerais de rencontrer ta propre humanité? Fais gaffe, tu vas trébucher et te casser les dents!
Cours en arrière, ne te retourne guère! Préserve-la, elle n’est qu’une petite feuille qui n’a encore subi en son corps les affres du vent! Ne la laisse pas trouver la combinaison de ton coffre-fort! Fuis, ne saisis pas l’occasion, continue de te venger de ton passé, laisse périr ton désir et mourir ton âme dans une sécheresse infinie!
Oserais-je te rappeler que la prouesse, l’hardiesse n’est pas de mourir mais de vivre?… vivre, exister, espérer, lutter, se ramasser, se relever, se dompter, s’abandonner, progresser, danser, chanter, tu adores chanter, dépasser sa propre réalité et aimer, aimer sans méfiance, aimer à s’en oublier et à en crever.
Je te fréquente depuis un certain temps, je te ressens, je suis au fait que tu ne peux ignorer le cri de ceux que profondément tu te sais aimer. Que veux-tu, certains sont appelés à soulager ceux qui auraient succombé aux chagrins recelés que tu leur as si généreusement soustraits!
Je sais, je le sais que tu as mal.
Lève ton visage, non ce n’est pas banal, pourtant ce n’est pas un mirage!
C’est un petit bout de ciel qui descend vers toi, un petit peu d’apaisement, un petit pot de miel pour ce héros insondable et remarquable, cet être singulier que tu as toujours été.
Shut, reste silencieux et tout ira bien! Dans les tréfonds de ton merveilleux profond, tout ira bien!
Il n’est si longue épreuve qui ne touche à sa fin.
Ta conscience