Aujourd’hui c’est la journée de la femme, je ne pouvais donc pas la laisser se terminer sans m’adresser aux dames. Je devrais peut-être me parer de l’épitoge et faire notre éloge, mais je préfère m’appliquer à rappeler que la grâce est plus belle encore que la beauté.
Je ne sais pas vraiment par quoi commencer tant il s’agit d’un vaste sujet, mais je crois que je vais vous raconter une histoire qui en est le véritable miroir.
Lors de la première année de mon arrivée, ici, à Paris, je suis sortie dans l’un de ces troquets branchés et si prisés. Au centre de ce quelque part, un long et beau bar, bien fourni, avec devant lui quatre ou cinq chaises hautes destinées à asseoir quelques hôtes. Parmi les premiers arrivés, je me suis installée sur le côté et je suis là, comme en récréation, en contemplation des ébats. Trois gars, au physique flatteur et au regard « chasseur », plutôt séduisants et parfaitement fringués, prennent rang, sur les hautes chaises alignées que je décrivais. Je suis en première ligne et je trépigne, comme si j’avais deviné ce à quoi j’allais assister: oui, sans le savoir, j’attendais une parade, c’est une véritable mascarade que j’allais voir, une émanation de la société de consommation, un spectacle, que dis-je un miracle, puisque ces trois braves garçons ont déterminé mon appréhension de la fonction de séduction.
Nos trois gaillards sont tournés vers la porte d’entrée et guettent le défilé: but avéré, mettre la gagnante du concours de beauté dans le plumard… Evidemment, sans grand étonnement, de jolies jeunes filles entrent dans le café, plus apprêtées les unes que les autres, plus sophistiqués les unes que les autres. Et j’observe l’expression des mectons, finalement plutôt banals, qui peinent à suivre le rythme du carnaval. Je suis étonnée et un peu offensée de constater qu’une fois la nana dans leur dos à distance de bras, ils ne se retournent pas, l’oublient de façon dégoûtante, alors même qu’elle les enchante, pour détailler la suivante. Ce ballet a duré toute la soirée… Et puis finalement je ne suis pas seulement étonnée, je suis heurtée et indignée!
Mais enfin merci, parce que j’ai compris: j’ai appris que la beauté n’a aucune portée, aucune autorité, si elle n’est accompagnée d’un noble attrait; c’est ce qu’il y a dans l’âme et dans le cœur qui vivifie ce qu’il y a à l’extérieur, ils éclairent la majesté et lui offrent ce charmant mystère, tout à fait nécessaire! L’étrangeté est le condiment essentiel pour relever toute beauté: si par le seul prisme de ton érotisme l’on peut te pressentir, on n’aura pas envie de te découvrir. En d’autres termes belle demoiselle, tu peux acquérir mais tu ne sauras pas conquérir, séduire mais pas retenir. Garder, te faire adopter, c’est pourtant bien souvent ce que tu attends, nan? Alors apprends! Apprends que passées une ou deux nuits, ce n’est plus ta joliesse qui l’intéresse mais ta finesse, ta délicatesse, ta noblesse. Pour la nourrir, pour que tu l’inspires, il faut que tu fasses preuve de tendresse oui, mais aussi que tu l’apparies à l’élégance avec intelligence. L’élégance, tu sais, c’est la simplicité…et c’est ça qui leur plaît, je te le promets! Puis elle, ne souffre pas de la relativité à l’inverse de la beauté; elle t’habite sans arrêt, que tu sois seule ou accompagnée, que tu sois isolée ou en société, c’est elle ta véritable alliée.
Attention, je ne fais pas un plaidoyer contre la beauté, oh non loin de moi cette idée. La maintenir, l’entretenir, la faire mûrir c’est du boulot, une sacrée opération et je suis même de ceux qui pensent que c’est obligatoire, un véritable devoir de respect envers ce que Dieu pour certains, nos parents pour d’autres, nous ont donné. Je suis même certaine qu’elle est parfois une difficulté: sachez que les femmes se pardonnent tout sauf la beauté…
Je déplore juste alors, sans rentrer dans les clichés ni rappeler qu’elle n’apporte pas à diner, qu’elle supplée souvent l’esprit et je me demande encore ce qu’il te restera quand tu auras vieilli, si tel est ton cas. Parce qu’au fil des années -je te jure, c’est prouvé- elle s’étiole, parfois s’envole et certains te la volent. Les tracas, les fracas, les souffrances jouent contre son éternelle survivance. Alors il ne te reste plus que la bonté pour la ranimer, ton sourire pour la guérir, ton rayonnement pour faire de toi quelqu’un de ravissant, de saisissant. Ta seule chance de la garder à tes côtés jusqu’au jugement dernier c’est de la régaler avec autant de génie que d’habits, avec bon cœur et de belles valeurs. N’oublie pas que ta jeunesse ne dure que quelques heures, ce qui compte c’est ton bonheur.
Alors lorsque je te vois, fille que l’on appelle de joie, alors que tu n’es bien souvent que de désenchantement, je me demande ce que tu fous là, à noyer ton être dans ton paraître au lieu de devenir? Tu ne comprends pas qu’on le respire et tu crois que ton prince va venir? Ne me dis pas que tu ne sais pas que les hommes ne sortent que pour baiser ou si t’as de la chance s’amuser? Bien sûr que tu as le droit de venir t’éclater, mais tu ne peux te permettre de parler une autre langue que lorsque tu parles parfaitement la tienne! Il faut que tu saches que ce que dit le plus talentueux des jeunes hommes dérangés (enfin bref,)) est vérité vraie: « au bout d’une heure dans une boîte de nuit, la plus jolie fille du monde ressemble à un barman » (Frédéric Beigbeder). Alors sors, d’accord, mais assure-toi d’être tout à fait exceptionnelle, non pas en étant la plus belle, mais en adoptant la plus beau des comportements, en étant qui tu es avec honnêteté, de façon distinguée et sans vulgarité ou masculinité comme beaucoup se plaisent à simuler. Pour un collectionneur, la plus belle pièce c’est celle qui est de la plus rare espèce, qu’il cherche pendant des années ou au moins des heures. Mets de la valeur dans ton regard en même temps que tu mets ton regard en valeur.
Tu rêves du destin de Vivian, apprends à être gracieuse et majestueuse, à être authentique et tout à fait unique et là peut-être que tu seras une pretty woman!
Bonsoir Charlotte Ticot
Nous nous sommes vus aujourd’hui dans le salon grand voyageurs de la gare de l’est puis dans le TGV et vous êtes descendu à Metz tandis que je continuais vers Luxembourg… J’avais des lunettes bleutées…
J’aurai aimé vous parler ou vous offrir un café quand vous êtes allé vous recoiffer…mais n’ai pas osé…
J’ai trouvé votre nom sur un papier que vous avez laissé consciemment ou inconsciemment à votre place.
Internet a fait le reste… J’ai lu une partie des textes que vous avez écrit sur différents sujets…
Vous exprimez bien vos pensées…
Je suis avocat, conférencier et auteur….mon prochain livre paraîtra chez Plon début mai…
Pardonnez l’audace que j’ai de vous écrire…
Faites comme moi si le cœur vous en dit et découvrez qui je suis sur mon site internet…et si je ne vous effraie pas trop nous pourrions sans doute communiquer par mail.
Vous souhaitant une bonne soirée voici mon site internet: Jacques-h-Paget.com et mon adresse email : jakepagett@orange.fr
Bien cordialement .
Jacques H. Paget
Ps: j’espère que vous ne me considèrerez pas comme un psychopathe !
Bonjour,
Tombé dessus par pur hasard, je me suis mis a lire votre article.
Juste pour dire, qu’il faut rappeler, que tous les mecs, ne sont pas comme cela. Certes la plus grosse majorité des mecs sont des crevards, mais ce ne sont pas pour autant que tous le sont. Après faut voir ou l’on sort aussi.
Je ne le vois, que pars mes amis, qui n’ont pas grands choses a voir avec ce qui a été dis.
J’en profite pour dire, que la beauté n’est rien face au charme d’une personne.
Bonne journée.
Bonsoir,
Comme Buze, je pense que le charme est plus fort (et plus durable!) que la beauté, toute subjective: un beau mec pour vous peut être un thon pour une autre, une jolie fille pour moi peut être moche pour un de mes amis…
Sans importance.
Enfin pour la journée de la Femme, je dirai que même si elle n’est pas forcément notre avenir, elle nous est supérieure en tant de points…
Vous avez du style et bien plus de vocabulaire que moi. Je vous hais ppur ça!
;o)
Bon week-end et à vous lire.
JiJiDoublet (et un autre aussi, mon côté sombre, avec un pseudo commençant par « P »)
Super, j’ai réussi mon calcul mental!